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Un profil audacieux qui n'a pas peur des aventures !

17 janvier 2023 Portraits / Podcasts

Retrouvez ci-dessous le parcours de notre Alumni Thomas SEGRETAIN

 

1. Peux-tu te présenter en quelques mots ?

 

Je m’appelle Thomas SEGRETAIN, j’ai 33 ans et je suis un Alumni du PGE 2013. Je vis à Blois en région Centre-Val de Loire, à 1 h 30 au sud de Paris.

Depuis 2018, je vis une reconversion professionnelle après être retourné sur les bancs d’école pour me former, et avoir vécu trois saisons en tant que jardinier-maraîcher à Chambord.

 

Pour 2023, mon objectif est de créer et de tester un nouveau métier inspiré des han-nō han-X (japonais) : être moitié agriculteur, moitié autre chose (X) : je me suis rendu compte que j’avais tout autant besoin de produire de la nourriture saine, avoir les mains dans la terre, que de continuer à vivre et accompagner des projets entrepreneuriaux. Un hybride finalement.

 

 

2. Tu es jardinier au domaine de Chambord et également indépendant dans le domaine de la formation et de l’accompagnement, explique-nous rapidement ce qui t’a poussé à te lancer dans ces deux domaines de métier ?
 
Après quelques années dans les ventes (Danone, Amazon puis Famoco, une startup IT), mon amie et moi-même avons décidé de partir faire un voyage au long cours pendant 15 mois (cf. ci-dessous). En rentrant, on s’est dit qu’on voulait faire autre chose de notre vie.


Nous avions la sensation d’avoir atteint une forme de plafond à Paris, quant au mode de vie auquel nous

aspirions : on cuisinait bio et végétarien, on avait un lombricomposteur, on se déplaçait à vélo, on assistait aux conférence Kaizen et on buvait des coups à la Ressourcerie… Mais on entendait encore des fausses notes dans notre partition !

 

Tous les deux, nous nous sommes reconvertis : mon amie, en cuisine et moi dans le milieu agricole pour apprendre le métier de maraîcher (enfant de la ville, je ne savais pas faire pousser des radis). 
Chacun de notre côté, nous avons enchaîné avec du salariat pour gagner en expérience. 


J’ai eu l’incroyable opportunité de rejoindre la création et la mise en place des Jardins-Potagers de Chambord : en plus d’une occasion unique d’apprendre ce nouveau métier, j’ai pu utiliser les compétences de ma « vie précédente » et nourrir mon appétit pour l’entrepreneuriat.


Après 3 saisons, aussi riches qu’éprouvantes, j’ai décidé de quitter l’aventure pour me consacrer à d’autres aspirations : pouvoir transmettre, expérimenter et produire en autonomie…


PS : pour vous rassurer, même en partant faire pousser des légumes à la campagne, on ne s’arrête jamais de régler une partition 😉

 

 

3. Tu as réalisé un voyage autour du monde, quel a été ton parcours et les motivations de ce voyage.

Nous avons voyagé pendant 5 mois ½ en Asie du Sud-est, 2 mois ½ en Afrique du Sud et 7 mois ½ en Amérique du Sud. 

 

Mon amie et moi-même étions déjà férus de voyage et de découvertes : pour preuve, expatrié au Vietnam, j’ai dû déménager une dizaine de fois avant d’entrer à TBS Education. 

Quant à mon amie : pour rejoindre le campus de son école à Shanghai, elle a décidé d’y aller en… Transsibérien !

 

Ce projet hibernait dans chacun de nous, et dès que nous avons commencé à travailler, nous avons économisé pour financer ce voyage. On s’est dit : une fois que le montant est atteint, on part ! 

Nous souhaitions découvrir une nouvelle partie de notre monde, ensemble, et « prendre le temps de prendre le temps ». 

Sans-fil rouge particulier, nous avons pris 15 mois pour faire ce que nous voulions, quand nous le voulions. Il fallait faire des choix, certes, mais nous ne sommes jamais sentis aussi libre.

 


On a pu vivre plusieurs expériences qui ont alimenté nos réflexions autour de la suite du parcours, notamment une qui m’a personnellement transformé : 2 semaines de volontariat dans une ferme auto-suffisante au milieu des montagnes du Karoo, en Afrique du Sud. 

Pour les repas, on allait simplement se servir dans le potager ! QUOI ?! On peut produire et se nourrir intégralement d’un potager ?!

 

 

4. Durant ton voyage, tu as dû forcément te confronter à des difficultés, à des situations où il a fallu s’adapter. Quelle anecdote pourrais-tu nous raconter ?


Des difficultés et des désagréments en voyage, il y en a souvent. Au fur et à mesure, nous sommes devenus de plus en plus patients, compréhensifs et débrouillards !


Je vous partage une petite anecdote qui me touche. Nos parents sont venus nous rendre visite au Pérou et cette histoire resurgit à chacune de nos retrouvailles.

On avait négocié avec nos familles respectives que, si elles nous rejoignaient, le voyage se ferait en mode « backpacker », auberge de jeunesse, collectivos et tutti quanti…


Ensemble, nous avions rejoint Huaraz et la Cordillère Blanche (la partie centrale de la cordillère des Andes péruvienne). Notre hôte nous a proposé un petit trek sympathique de mise en condition, notamment pour mieux gérer le soroche (mal des montagnes). Nous voilà partis à la conquête de la laguna Wilcacocha, qui se trouve à 3 700 mètres d’altitude. Le chemin ? Un dénivelé de 577 mètres sur 3.5 kilomètres.


Les 50 premiers mètres furent très agréables, avec une pente assez douce. Après un petit virage en épingle se présente devant nous un sentier de rochers.

Le manque d’oxygène commence à se faire ressentir alors que nous ne sommes qu’à 3 200 mètres d’altitude. Mais quel paysage ! La nature est vraiment exceptionnelle.


Après une heure de marche, nous rencontrons une petite dame assise, à l’ombre, au pied de sa maison construite de terre et de paille. Ses petits-enfants courent et jouent sans montrer le moindre signe d’essoufflement. Nous lui demandons notre chemin pour atteindre la lagune.

Elle nous répond tout simplement « Está my cerca, ves el último arbol, allí es » (c’est très proche, tu vois le dernier arbre là-haut, c’est là-bas.).

Mon père cherche du regard l’arbre en question en suivant le chemin qu’elle nous indique du doigt.

 

Et là malheur !

 

En une seconde, nous nous retrouvons dans le monde des lilliputiens.

Nous n’avions pas encore fait la moitié du chemin. Mes parents, fumeurs, ne savaient plus combien de mètres cube d’air, ils allaient devoir aspirer pour alimenter leur sang en oxygène.

Ils cherchaient désespérément une bourrique ou un âne, mais non, nous étions seuls et allions devoir grimper avec nos petites jambes pour atteindre ce fameux « último arbol ».1 h 30 plus tard, nous voilà enfin arrivés au bord de cette petite lagune.

 

Eurêka ! La consécration, le Graal.

Quelle récompense : un paysage de rêve, comme dans les reportages ! La vue sur la Cordillère Blanche et ses sommets enneigés est splendide. Cette succession de pics culminants à plus de 6 000 mètres d’altitude est impressionnante.


Ce que je tire de cette anecdote ? Le fait qu’on est tous capables d’accomplir qu’on ignorait possible !


Il commence à dater un peu, mais nous avions relaté nos épopées sur un blog : https://tomateetcamomille.wordpress.com/ 

 

 

5. Tu as étudié au sein de TBS Education, quels sont les aspects que tu as pu développer pendant ton parcours scolaire qui te servent encore aujourd’hui ?


À l’époque, j’avais choisi de suivre les options « Vente » et « Entrepreneuriat », puis de passer ma dernière année en double diplôme aux Etats-Unis (MBA pendant 1 an ½). En parallèle de mes études, j’ai toujours été investi dans la vie associative (bureaux des arts, gestion des admissibles et TBS Alumni). 

Toutes ces expériences m’ont évidemment beaucoup nourri !


Là où j’en tire le plus de bénéfices, c’est probablement d’utiliser mes compétences et tous les outils appris dans un domaine d’activité qui en a énormément besoin : l’agriculture. 

Je m’anime autour de la question suivante : comment aider les agriculteurs, les porteurs de projets et les particuliers à prendre de meilleures décisions concernant la production, avec un objectif de résilience et d’autonomie (notamment décisionnel) ?

 

 

6. Tu joues aussi un rôle dans le bénévolat, dans quelles associations es-tu bénévole aujourd’hui ? Quelle est l’importance selon toi de participer à la vie associative ?
 
Ma dernière expérience orientée « école de commerce » était la gestion du Chapter parisien pour TBS Alumni, mais ça commence à dater !

Aujourd’hui, je suis au conseil d’administration de l’ADDEAR (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural) et de l’écolieu de la Filerie (association qui travaille sur la transition écologique).


Je suis un fervent adepte de la puissance des réseaux et de l’échange.

D’un point de vue politique, voire philosophique, la vie associative est un levier indispensable pour compenser le poids prépondérant du monde capitalistique de nos sociétés : il est difficile de militer, ensemble, lorsqu’on doit dégager un bénéfice comptable ou distribuer des dividendes.

 

Je trouve dans le monde associatif une manière d’agir autrement, sur des sujets dont on n’arrive pas forcément à en faire un métier.

 

 

7. As-tu un mantra ? 

 

Pendant longtemps, je citais un mantra volé à l’équipe de football américain de l’université américaine où

j’étudiais : « Never Yield » (ne jamais abandonner) mais j’ai décidé de changer !

 

“Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie.” De Johann Wolfgang von Goethe

8. Et enfin as-tu un dernier mot pour nos lecteurs ? 

 

J’invite tous les lecteurs qui se posent des questions à prendre le courage d’y répondre (pour rappel, la réponse est la raison de vivre d’une question).

Nous avons la chance de vivre dans un pays qui nous permet de ne pas rester coincer dans un carcan et d’explorer, alors saisissons ces opportunités !

 

J’ai déjà accompagné plusieurs Alumni dans leur démarche de transition, simplement en échangeant, et je me fais un plaisir de continuer !

 

PS : si vous me contactez, c’est que vous êtes déjà plus prêt.e que vous ne le pensez !

 

 

 

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